La méthode Vittoz

« Quand vous serez devenu réceptif, vous jouirez bien plus de la vie.
Tout vous intéressera » Roger Vittoz

 

Le docteur Vittoz (1863-1925) est un des premiers psychosomaticiens.
C’est grâce à son travail de médecin généraliste et à une observation de ses patients de tous âges qu’il a mis au point une « méthode » (sens étymologique : la route, le chemin).
C’est une méthode simple, concrète qui passe par la voie des actes du quotidien.
Elle ne prend pas beaucoup de temps ; elle est un art de vivre.

Il observait que ses patients qui souffraient de troubles fonctionnels divers (anxiété, angoisse, stress, …..) étaient envahis par leurs pensées et « n’habitaient » pas leur corps.

Il constate que l’activité du cerveau est double :

– d’une part, ce cerveau reçoit les données transmises par nos sens, c’est son rôle de réceptivité.
Elle est la faculté que nous avons de recevoir consciemment les sensations telles qu’elles sont, sans les déformer par une interprétation ou un jugement. C’est une étape fondamentale.

On distingue :
+ la réceptivité des choses extérieures à nous-même : la vue des couleurs, la sonorité des bruits, le goût des aliments, les odeurs, le grain des objets que nous touchons ;
+ la faculté d’accueillir les sensations internes : le poids de notre corps, la conscience de nos mouvements, la réalité de notre respiration.

– d’autre part, il est capable de synthèse, de jugement à partir des différentes perceptions reçues, c’est l’émissivité.

Exemple :
Je touche cette écharpe, elle est douce, je sens sa douceur. Je suis dans la sensation.
Puis je me dis que j’ai bien fait de l’acheter car elle ira très bien sur mon manteau noir. Je suis dans la pensée et dans l’association des choses entre elles.

Notre cerveau travaille dans cette alternance : réceptivité – émissivité.

L’harmonie entre ces deux fonctions correspond à un parfait équilibre de l’activité cérébrale.
Ceci peut être difficile à trouver car le mental prend souvent trop de place au détriment de la sensation.
Parce que je me laisse envahir par les pensées, je ne sens plus mon corps, je ne l’habite plus, je ne sens plus le monde extérieur. Des déséquilibres intérieurs sont alors possibles.
La sensation reçue, qui peut ne durer qu’un court instant, recharge et régénère les cellules nerveuses du cerveau, cela crée un instant de pause cérébrale.


Si je m’exerce ponctuellement à vivre une sensation de manière simple, objective, je mets au repos les zones mentales et celles affectives de mon cerveau.

C’est un temps, nécessaire, que nous n’avons pas l’habitude de prendre.

La réceptivité est à la base de la méthode Vittoz.
Elle permet l’acte conscient – la conscience de ses gestes – l’accueil de ses sensations corporelles, développer sa confiance en soi.

Les exercices de concentration vont rééduquer l’émissivité et permettre de développer l’attention sans crispation et suivre une idée sans se laisser distraire.

Un autre point de la méthode Vittoz est de rééduquer sa volonté, par des exercices concrets, sans tension , ni volontarisme ; retrouver cette énergie et capacité qui est en nous.
Cette volonté permet d’exercer la capacité de décision.

Une fois la réceptivité et l’émissivité, ainsi que la concentration mises en place, la pratique de techniques d’élimination permet d’éviter que des sensations négatives continuent de nous perturber.

La relaxation, dite « psycho-sensorielle », associée à ces principes, est aussi un axe important de la méthode.

Par des exercices très concrets, elle permet :
– une unification de la personne, entre ses facultés de perception, de pensée, d’émotion, de sensation ;
– un développement de sa concentration, son attention et sa mémoire ;
– une meilleure prise en compte et gestion de ses émotions, de son stress.

Deux manières de pratiquer la méthode Vittoz sont possibles :
– une thérapeutique rigoureuse, pour des personnes en déséquilibre, en séances individuelles ;
– une pédagogie, pour un développement harmonieux de ses capacités, qui peut être pratiquée en séance de groupe.

« Regarder comme l’enfant au réveil » Roger Vittoz